Un reportage a été diffusé dans l’émission cash investigation de la semaine dernière avec un titre tout à fait neutre : « Alerte sur le BIO ». On s’est dit que si vous l’aviez vu (ce qui n’est pas notre cas), vous pourriez avoir des interrogations concernant nos pratiques, notamment sur l’utilisation du Spinosad qui était pointé du doigt (parce qu’on s’est quand-même un peu renseigné sur le contenu).
Cette molécule est autorisée en bio et elle est réputée très efficace pour protéger de la mouche du chou les différents légumes de la famille des choux. Cet insecte fait des ravages, c’est lui qui fait des galeries dans les navets et dans les autres choux. On peut même dire que c’est un des prédateurs les plus retors que nous ayons à affronter à la ferme !
Cependant nous avons fait le choix de ne pas utiliser de Spinosad à la ferme malgré son efficacité. Cette substance est toxique également pour d’autres insectes et probablement pour les abeilles. Pour nous protéger de la mouche du chou, nous utilisons des filets de protection avec un résultat aléatoire car malgré tout nous avons toujours quelques dégâts dans nos navets. En ce moment par exemple la pression est à son maximum et nous avons trouvé quelques galeries (la photo ci-dessous montre les dégâts les plus aiguës que cet insecte peut causer mais elle n’a pas été prise chez nous).
Les conséquences de ce choix ne sont parfois pas anodines. Ainsi, l’année dernière, nous avons perdu environ la moitié de notre récolte de navets de printemps à cause d’une attaque de la mouche du chou qui avaient fait trop de dégâts pour que nous puissions vous proposer nos navets (et sans que l’on ait encore compris comment ces bébêtes avaient fait pour rentrer sous nos filets !).
Notre quotidien est fait en permanence d’arbitrages délicats entre notre envie d’avoir les pratiques les plus naturelles possibles et la réalité qui est que beaucoup d’insectes sont insensibles à nos nobles ambitions et peuvent nous faire perdre le résultat d’un travail important alors que nos marges de manoeuvre sont réduites.On aurait plein de choses à dire sur ce sujet mais on va s’arrêter là pour aujourd’hui, si toutefois vous avez envie d’en savoir plus, vous pouvez lire le questions/réponses de la Fédération de l’Agriculture Biologique qui est ICI , un récapitulatif très utile (ok le bio n’est pas parfait mais c’est sans comparaison avec le conventionnel !) et surtout n’hésitez pas à nous poser des questions si vous en avez !
A bientôt.
Magali & Guillaume.