Je suis le céleri.
On me croise en branches, parfois en rave,
Mais derrière mon goût discret,
Y’a une histoire qu’on n’imagine jamais.
Tout commence par une graine,
Fine comme une poussière, fragile comme un secret.
Trois semaines d’attente,
Trois semaines de silence,
Avant qu’un petit point vert ose lever la tête.
Mais attention, faut gérer la chaleur,
Commencer à vingt degrés,
Puis descendre doucement,
Sinon je pars en fleurs,
Et là, c’est la récolte qui s’envole avec le vent.
Deux ou trois mois plus tard,
On me repique en pleine terre.
Un sol riche, de l’espace,
Parce que je suis gourmand,
Et que j’ai besoin de place pour grandir vraiment.
Ensuite, mes producteurs veillent,
Ils m’arrosent, mais pas trop,
Ils me protègent du stress,
Parce qu’un céleri contrarié,
C’est un céleri qui monte en graines trop tôt.
Et puis l’été débarque,
Avec la mouche du céleri,
Qui cherche la faille,
Qui tente sa chance sous les filets.
En bio, pas d’insecticide,
Juste de la patience et de la vigilance.
Enfin, vient le moment de la récolte.
On me coiffe, on me taille,
On me lave, on m’installe.
Et vous me trouvez, bien rangé sur l’étal,
Sans jamais deviner,
Toutes les épreuves traversées pour en arriver là.